La luzerne déshydratée s'offre un répit

La luzerne déshydratée est-elle définitivement sauvée ? On pourrait le croire, avec la confirmation cet été d'un soutien de 8 M€ dans le cadre du plan protéines qui s'ajoute aux 35 M€ redistribués dans les droits à paiement unique, à compter de mars 2012. Le prochain verdissement de la Pac ne devrait pas logiquement trop pénaliser la culture, aux nombreuses " vertus agronomiques et économiques ". Ainsi, les producteurs ont globalement reconduit la luzerne destinée à la déshydratation dans leurs assolements en 2010-2011, et sûrement aussi cette campagne (65 000 ha), de nouvelles surfaces notamment en bio venant compenser quelques abandons en Champagne-Ardenne en agriculture conventionnelle. Et sur 2011-2012, la production de luzerne déshydratée devrait être la plus élevée de ces quatre dernières années, en raison de bons rendements sur l'ensemble des coupes.

Côté marché, les fondamentaux sont eux aussi positifs. " La campagne 2011 en France a été caractérisée par une bonne valorisation en rapport avec les cours élevés des céréales et une meilleure santé financière des clients éleveurs ", précise Coop de France-déshydratation. Du coup, la consommation intérieure a reculé au profit de l' export, où la luzerne a été semble-t-il mieux rémunérée. Serge Faller, directeur général du producteur Désialis, annonce que " la France espère commercialiser d'ici à trois ans 100 000 t de luzerne déshydratée au Moyen-Orient, un marché occupé essentiellement par l'Espagne, et 100 000 t en Extrême-Orient, où la France vend entre 30 000 t et 60 000 t par an ".

Renaud Fourreaux